LOGEMENT A LA COURNEUVE

Publié le par Réseau Lutte de Classes PCF-La Courneuve

Une rénovation coincée entre spéculation et exploitation de la misère

Dans les années passées, les prix relativement peu chers de l’immobilier à la Courneuve ont attiré les spéculateurs. Ils ont profité de la difficulté du plus grand nombre pour loger des familles précaires.
L’immobilier a connu une hausse rapide ces cinq dernières années. Les spéculateurs qui gagnaient déjà de l’argent sur les loyers, savent aujourd’hui que leur investissement est hautement sécurisé et qu’il pourront revendre à prix élevé les biens acquis assez bas.

Dans le même temps  a débuté sous l’impulsion de notre municipalité  un grand chantier  de réhabilitation de notre ville. L’ensemble des programmes lancés ou envisagés représente 1800 logements. Ce plan comporte
1000 logements sociaux sur 1800, mais il est à noter que ces 1000 logements prévus sont liés à la reconstruction, suite à la démolition. Mais surtout, à l’issue de ce plan il continuera à manquer du logement réellement social pour répondre aux attentes des 1800 demandeurs de logements à La Courneuve. Certes des logements intermédiaires sont prévus mais cela signifie des loyers à 850 ou 1000 euros.

Quel Courneuvien peut aujourd’hui accéder à ce logement intermédiaire ? Voulons nous changer la ville ou changer d’habitants. Nous ne voulons pas que La Courneuve devienne une partie du Grand Paris accessible aux seules classes moyennes voire aux « Bobos » Parisiens. En vérité pour répondre au besoin des courneuviens, il faut envisager de construire plus de logement vraiment social et de qualité, en particulier dans le quartier des 4 routes, c’est-à-dire le F3 à moins de 500 euros.

En outre, ce logement social doit être ouvert à différents types de population, pas simplement à des gens en paupérisation, mais aussi à des Courneuviens installés depuis longtemps sur la commune et à leurs enfants, à ceux qui ont du mal à continuer de se loger dans un habitat privé de plus en plus cher et, qui un par un, quittent la
ville.

Le logement social doit être sorti de la spirale inflationniste de la spéculation. Pour cela, l’adossement de son financement à un pôle bancaire institutionnel et public regroupé autour de la Caisse des Dépôts doit être décidé.

Trois enjeux pour améliorer la situation des courneuviens en matière de logement  :


Le premier enjeu est la maîtrise du foncier. Dans le cadre de la réalisation du grand Paris, les gouvernements successifs ne se sont pas attaqués à cette difficulté. Aujourd’hui, le coût du logement ne cesse d’augmenter sur la région parisienne, à Paris comme dans sa couronne, y compris à La Courneuve, même pour les HLM. Si les nouveau logements sociaux ne pas proposés à des loyers abordables, les Courneuviens actuels ne pourront pas y accéder. Ils seront réservés aux personnes venant d’ailleurs, qui ont des revenus suffisant.
Si le coût de l’immobilier n’est pas maîtrisé, le parcours résidentiel ne sera pas possible à La Courneuve. Par exemple, un F4 neuf à 240 000 euros est aujourd’hui incompatible avec les moyens de la population courneuvienne, et les nouveaux prêts étalés sur 50 ans ne pourront que plomber davantage la vie des accédants. Cette situation est très loin de la proposition démagogique avec laquelle le gouvernement s’est gargarisé pendant si longtemps : la maison à 100 000 € de monsieur Borloo.

Le second est l’augmentation du revenu des courneuviens. Les prochains gouvernements devront régler la question essentielle des garanties et des revenus pour accéder à un logement. Il faut obtenir la sécurisation du parcours professionnel. Si les revenus ne sont pas suffisants pour payer les loyers, il est vain de penser que la problématique du  logement pourra être résolue sur la ville.

Le troisième  est la prise en charge par la nation de la construction du logement social. Depuis les années 80 les gouvernements successifs ont complètement déserté le vrai logement social. En 2005, année record il s’est construit près de 400 000 logements mais moins de 10 % de ces logements étaient des  logements sociaux. Il existe du logement social intermédiaire, avec des loyers à 750 ou 800 €, mais il est incompatible avec les revenus des courneuviens, même pour les couples au-dessus de la moyenne ayant deux SMIC.

Il est nécessaire de revenir à un logement social ou l’aide est donnée directement aux offices publics HLM pour pouvoir construire à bas coûts et garantir des loyers réellement modérés. Cette politique de construction doit être pilotée par  une agence nationale dotée de moyens suffisants. L’état doit subventionner massivement la construction de logement sociaux et veiller à une implantation harmonieuse sur tout le territoire; Des terrains doivent être réquisitionnés dans les villes manquants de logements sociaux.

Publié dans Logement

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